2011/04/01

Les bourgeons sortent… les wargamers aussi ?

Étrangement, à l’ère de l’information, nous en sommes à croire que le meilleur moyen de mobiliser les wargamers demeure le bon vieux bouche à oreilles. Encore, ça ne garanti pas un haut taux de participation aux différents événements, qu’ils soient petits, moyens ou grands.

Avec le recul sur Chaosludik, Antoine vous dirait à quel point il a dû user du bâton car la carotte ne suffisait pas à obtenir des inscriptions. C’est la même chose pour d’autres initiatives en tout genre qui doivent frôler le harcèlement ou se satisfaire d’un bas taux de participation, même si elles ciblent des jeux mainstream, à des faibles coûts d’entrée et des prix nombreux et alléchants.

La région métropolitaine est tout de même concentrée. Je vous mets au défi de me trouver un wargamer qui n’est pas à 15-20 minutes d’un magasin de hobby. Du coup, est-ce une partie du problème ? Est-ce que l’éclatement de l’offre en plusieurs magasins de petite ou moyenne envergure a décentralisé toute la communauté montréalaise ?

C’est probablement le cas et ce, pour une liste non exhaustive de différentes raisons:

La concurrence

Saine pour les consommateurs, aux niveaux des prix et de la variété de l’offre, la concurrence a aussi incité le wargamer à être fidèle à une ou deux boutiques. Pensons à la simple carte fidélité ou par exemple au membership du Gamers’ Vault qui va évidemment amener le membre à maximiser son investissement annuel en visitant exclusivement cette boutique et en participant à ses activités.

C’est tout à fait normal et pleinement louable comme activité commerciale. Cela aura toutefois un léger effet négatif sur la communauté élargie en rendant les participants moins mobiles.

Du coup, les initiatives provenant d’un magasin vont à priori cibler sa clientèle, et conséquemment être en proportion avec l’envergure du magasin et son bassin de clients.

Le faible nombre d’activités centralisatrices

Si les magasins incitent à l’éclatement de la communauté en segments de clientèle, des initiatives en terrain neutre ont surgit, comme le ND Open du site Northern Defender ou Chaosludik du Club Chaos. Elles sont quand même rares et à fréquence annuelle ce qui n’est pas suffisant pour faire figer le ciment communautaire.

D’autres initiatives comme le forum Wargaming Montréal, réussit à regrouper les wargamers en une communauté en ligne en permettant, entre autres, aux wargamers de se donner rendez-vous ou organisateurs de publiciser leurs événements. Ils peuvent d’ailleurs être le tremplin qui générera le mouvement de masse escompté par les organisateurs d’événements.

On peut toutefois difficilement transposer les succès en ligne au monde réel, souvent à cause du peu d’engagement que ça demande mais aussi à cause du fait que ce ne sont pas tous les wargamers qui visitent les forums ou les blogs.

L’organisation déstructurée des wargamers

Une gang de chums, c’est sûrement le meilleur moyen de définir le club de jeu typique. Souvent informels, ces regroupements n’ont pas nécessairement de leader proprement parlé. C’est donc difficile d’efficacement rejoindre ces joueurs car au sein de leur club, il n’y aura pas de figure rassembleuse pour diffuser l’information ou mobiliser le groupe.

C’est un caractère particulier à la communauté québécoise car les clubs de jeux plus formels sont nombreux en France. Avec des sites web, des soirées officielles et même des classements entre clubs, la communauté est plus structurée.

D’ailleurs, plus le groupe informel gagnera en autonomie, il deviendra imperméable à la communauté car il est possible que ces joueurs auront leur propre table de jeu, ou leur propre house rules qui les rendront réticents à se mêler aux autres wargamers.


Le défi constant pour les organisateurs d’événements c’est de créer un mouvement de masse chez les wargamers. C’est normal, le wargaming ne se mèle pas toujours bien avec la vie familiale ou étudiante, mais, en même temps, la communauté est quand même assez large et plusieurs initiatives intéressantes s’offrent aux wargamers pour meubler leurs soirées et leurs fin de semaine. Donc, selon-vous pour quelles autres raisons est-ce si difficile de mobiliser la communauté de wargamers ?

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